Les activités économiques sont le résultat des actions des acteurs dans le cadre contraignant du jeu économique. Les cartes de Wardley modélisent ce cadre pour donner du sens aux opportunités et aider à la prise de décision. Dans la phase proposition, nous allons transformer votre chaîne de valeur en cartes de Wardley
Les opportunités sont remises dans le contexte du marché et des choix du client par rapport à votre offre. De ce constat, l'analyse de la situation devient possible. Cette analyse se base sur le jeu des autres acteurs, les règles du jeu et le profil culturel des parties prenantes. L'objectif est de transformer l'opportunité en proposition argumentée pour le client.
Figure : étapes intermédiaires de la phase de propositions
Cette présentation rappelle ce qu'est l'évolution et présente les outils pour positionner les composants de la chaîne de valeur dans l'évolution : ‣.
Dans cette sous-partie, la difficulté est de garder trois perspectives différentes : celle de la réalité du marché, celle de votre solution et celle de la solution actuelle chez votre client.
Seul l'angle du marché réel s'apparente à de la cartographie de Wardley. Les autres représentations, c'est-à-dire celles qui ne sont pas en phase avec le marché, sont des façons utiles dans le cadre de ce guide pour illustrer les choses.
Transformer la chaîne de valeur brute en carte de Wardley nécessite de transformer l'environnement cartographique pour y faire apparaître la dimension d'évolution.
Dans Mapkeep, l'affichage de la chaîne de valeur et l'axe d'évolution est accessible depuis la barre d'outils, comme l'indique la figure suivante.
Le fond de carte est complet. Il est possible de positionner les composants de la chaîne de valeur simplifiée dans l'évolution. C'est l'étape n° 1 de la figure suivante.
Il n'est pas nécessaire d'aller plus loin que l'étape n° 1 décrite par la figure suivante pour les composants qui ne sont pas identifiés comme des opportunités.
Les composants identifiés comme des opportunités sont à transformer en pipeline (étape n° 2 de la figure suivante), dans le but d'y afficher (étape n° 3) le niveau d'évolution du marché, de la solution choisie par le client et de la solution de l'entreprise.
Une fois positionnée dans l'évolution, la carte peut ressembler à ce qui est montré dans la figure suivante. L'opportunité est décomposée en trois éléments possibles : la solution que l'entreprise propose, la solution actuellement retenue par le client et les autres possibilités du marché.
Exemple ESNup
Tout le contexte apporté dans les phases précédentes était utile pour mieux cadrer l’étude et identifier les opportunités. Cependant, pour ne pas perdre de temps à positionner dans l’espace toute la chaîne de valeur, seuls les composants autour du produit pour lequel l’entreprise est embauchée sont gardés. Les autres sont masqués. La figure suivante montre le résultat de cette simplification pour la chaîne ArchiSur.
Toute la chaîne de valeur est positionnée selon l'évolution réelle du marché. L'évolution réelle du marché correspond à ce qu'il y a de plus évolué à proposer selon cette.
Remarquons que le composant « pentest » (test de pénétration) n'est plus relié à la chaîne de valeur d'ArchiSur, car ESNup a appris qu'ArchiSur n'en réalisait pas. Le composant est détaché de la chaîne de valeur, mais laissé dans l'espace pour indiquer qu'il est quand même nécessaire à la sécurisation de l'application.
Les opportunités, c'est-à-dire l’audit de sécurisation et l’API de traduction, et le service actuel sont transformés en pipeline. La figure suivante montre le résultat que cela prend avec le logiciel Mapkeep.
Le jeu des acteurs extérieurs, les règles du jeu (climats, lois) et la culture de l'entreprise (doctrine) exercent des forces qui s'appliquent sur la chaîne de valeur. Elles freinent ou accélèrent l'évolution de votre solution, du choix du client ou du marché. Dans cette partie, nous allons nous focaliser sur la recherche de ces forces et leur prise en compte.
| Type de force | Évolution | Climats | Jeux des acteurs extérieurs |
|---|---|---|---|
| Exemples | Modèle de l’évolution de Simon Wardley | Lois françaises, directives européennes, embargos, règles du jeu capitaliste. | Brevet d’un concurrent, écosystème, norme |
Sans considérer l'aspect dynamique qu'il y a dans une carte — c'est-à-dire le mouvement des composants poussés dans l'évolution par la concurrence de l'offre et la concurrence de la demande — les phases d'évolution en disent beaucoup sur les attentes du client.
La partie propriété générale de la figure ci-dessous liste les propriétés de la forme des solutions qui remplissent la mission décrite par le composant en fonction de la phase d'évolution.
Le tableau est aussi accessible au format numérique depuis le Wiki : Déterminer la phase d’évolution d’un composant
Figure 17 — L'antisèche
Exemple d’ESNup
Dans l’exemple d’ESNup la solution interne choisie par ArchiSur est une phase d’évolution en retard. Par exemple, l’audit de sécurisation se trouve en phase sur mesure sans vraiment que cela soit formalisé alors que le marché le conçoit comme un produit. Les propriétés des deux composants, qui remplissent la même activité, ont différentes propriétés. Ainsi, un décalage entre le niveau d’attente et ce qu’est capable la solution d’ArchiSur créerait probablement des trous dans la sécurité.
Le framework des cartes de Wardley référence les règles du jeu économique. Ces règles du jeu poussent ou freinent les composants dans leur évolution. Le tableau suivant liste tous les jeux référencés par Simon Wardley. Il est aussi accessible au format numérique depuis le Wiki : Schémas climatiques
Exemple ESNup
La solution d'API d'ESNup est en phase 2, « sur mesure ». L'algorithme n'est pas standard, la solution produit des traductions qui ne sont pas toujours bonnes dans un contexte donné. Elle est cependant encore très utilisée pour faciliter le travail des traducteurs et traductrices dans la traduction des sites internet. Ce segment de clients fut le succès de l'API de traduction. Les climats nous apprennent que les succès engendrent de l'inertie. Cette inertie est d'autant plus importante que le modèle passé est un succès. Transformer la solution d'API de traduction supposerait de la faire passer de la phase 2 à la phase 4 en commodité. C'est pourquoi une barrière d'inertie représentée par le rectangle noir sur la figure suivante est à dépasser.
Suite à la mise en avant des forces qui s’exercent sur la chaîne de valeur, il est plus facile d’expliquer les décalages d’évolution et les possibilités qui s’en dégagent.